mardi, septembre 06, 2005

Digressions

Aujourd'hui je me suis rendu compte que la ville porte désormais la trace indélébile de mon passage. Mon/mes fantôme(s) et ceux des autres aussi errent sans fin et pour l'éternité dans les rues de ce monde.
Au détour de cette ruelle, je retrouve mon fantôme, mon ombre embrassant une jeune femme, une amante... Dans un autre lieu c'est moi, seul, que j'observe. Seul, souvent, toujours. En ce sens la danse ressemble énormément à la vie. C'est l'art qui s'y approche le plus puisqu'elle ne fixe pas pour toujours son expression dans une forme donnée. Elle laisse une trace indélébile et éphémère dans l'espace et le temps. Un mouvement à peine esquissé s'évanouit mais imprègne aussi le lieu de son passage. Expression aussi du temps qui passe. Multiplication des temporalités. Expression d'une sensibilité. Multiplication des possibilités.
Voilà pourquoi j'aime la danse, cet art complexe, si difficile d'accès, qui se mérite. La danse est si proche de notre condition humaine si risible en soi. Nous ne tenons qu'à un fil, pauvres marionnettes douées de vie que nous sommes. Et le couperet n'est jamais loin, prêt à trancher dans le vif. Marionnettes sans vie, ridicules, grotesques sans le mouvement créateur... Squelettes au rire plein les dents... Squelettes qui surgissent de leur tombent et entament une danse macabre avant d'y retourner...
Absurde! le mot est lâché. On nous donne la vie pour nous la reprendre et tout n'est que contraintes, larmes et sang. Des rire, du plaisir, parfois. Peu, trop peu, si peu en comparaison de l'océan de souffrance dans lequel nous marinons. Alors pourquoi cette masquarade? Qu'y a-t-il de l'autre côté du miroir? Le pays des merveilles? Je l'espère, je l'espère...
J'ai peur de l'ultime vertige. Ce moment où tout se fige et où l'Inconnu tend ses bras dont on ne sait rien... Angoisse. Ne pas y penser. Vivre tant que l'on peut. Faire au mieux pour vivre aux mieux. Ne pas quitter ce monde avec regrets et essayer tant bien que mal d'apporter un peu de joie et de bohneur à ceux qui nous entourent.
J'ai souvent ce défi de parvenir à faire sourire une personne durant ma journée : un caissière par exemple. Ma journée est "sauvée" si j'ai réussi à sortir une personne de la torpeur d'un quotidien morne, répétitif et ennuyeux. Agir comme un baume avec les gens les plus démunis face à l'indifférence,la bassesse et la médiocrité. Modestement... modestement...

L'humanité est capable du meilleur comme du pire et nous le savons mieux que quiconques nous qui portons sur nos épaules le souvenir, le fardeau, la culpabilité de ces atroces Guerres Mondiales. Une culpabilité s'est inscrite en nous. En nos âmes et nos esprits hurle un besoin impérieux : "PLUS JAMAIS! PLUS JAMAIS CA" Et le monde continue à se déchirer, à s'entretuer... Tout ne tourne plus que pour le fric. On a chassé l'humain au profit du profit et cela ne semble pas lui profiter!
Qui suis-je pour parler de cela? Tout et rien! Je rêve d'un monde plus juste, mais l'utopie ne mène nulle part.
Ouvre les yeux! Ouvre les yeux...

Edouard

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Je dois dire que je suis assez impressionnée par ton style d'écriture !
Continue comme ca !