"L'abonné mobile désiré ne peut être atteint pour le moment, veuillez rappeler plus tard... Bitte rufen Sie später an, der Gewünschte Gesprächer..."N'avez-vous jamais remarqué que plus vous avez un besoin urgent, presque vital, de quelque chose et plus le destin s'amuse à vous jouer des tours!
Je n'avais toujours aucune idée de ce qui s'était déroulé avant mon retour à la maison à... 23h15 (je le découvris, abasourdi, en ouvrant le carnet dans lequel je note mes glycémies; mon frère y avait inscrit cette petite note : 23h15, 16,4) et voilà que la seule personne qui pouvait me renseigner sans profiter de la situation, en rajoutant bon nombre de menteries éhontées, était non seulement injoignable, mais en plus absente pour trois jours. Camp de ski OJ oblige.
"L'abonné mobile désiré ne peut être atteint pour le moment, veuillez rappeler plus tard... Bitte rufen Sie später an, der Gewünschte Geschprächer..."
Madame du téléphone, j'ai souvent entendu votre voix sans que cela ne m'affecte le moins du monde, cependantj'aurais urgemment besoin de parler à ma petite soeur qui sait sûrement ce que j'ai fait de ma soirée de carnaval/enterrement de vie de garçon; il en va de ma santé mentale.
"L'abonné mobile désiré ne peut être atteint pour le moment, veuillez rappeler plus tard... Bitte rufen Sie später an, der Gewünschte Gesprächer..."
Salope!!! Que faut-il que je fasse, appeler le 111 tout ça parce qu'une voix robotique m'assène sans cesse de rappeler plus tard? Je prends le combiné, je compose le 1, le 1 et encore le 1. Silence. Première sonnerie. Deuxième sonnerie. On décroche :
"Bonjour, vous êtes bien aux renseignements, que puis-je faire pour vous?
- Bonjour, je n'ai aucun souvenir de ma soirée de carnaval, pourriez vous me dire ce que j'y ai fait?
- Sans aucun problème, j'aurai juste besoin de savoir votre prénom et où vous avez passez votre soirée de carnaval.
- Ah bon, c'est aussi simple que cela?!! Euh... je m'appelle Fully et j'ai fêté à Edouard... ou alors plutôt l'inverse.
- Un instant s'il vous plaît. Ah oui! j'ai trouvé. Houlà... (silence, puis rires) on peut dire que vous ne faites pas les choses à moitié vous. Bien, vous êtes prêt?
- Heu... sûrement pas, mais bon j'ai vraiment envie de savoir ce que j'ai fait.
- Bien, bien... (toussements, éclaircissements de gorge) Au moment où votre conscience a cédé sa place au ça, vous vous êtes mis à faire la bise à toutes les personnes que vous rencontriez. Votre soeur est venu vous intercepter juste après que vous ayez embrassé un homme sur la bouche et après que vous vous soyez effondré en plein rue dans un grand éclat de rire. Elle vous a ensuite traîné dans une petite ruelle afin de préserver votre image de marque. Cela n'a pas empêché une personne de vous traiter, je cite, de "pédé".
-Aïe, aïe, aïe... C'est encore pire que ce que j'imaginais. J'ai embrassé un homme! Beurk!!!!! Et il y a pire que cela?
- A vous de juger : Vous avez pris votre petite soeur Aurélie pour une certaine Laure Perraudin. Et quand Aurélie a pris la décision de vous faire ramener chez vous, vous vous êtes débattu et vous l'avez insultée car vous vouliez encore faire la fête! Puis votre frère Frédéric est arrivé et vous a aidé a traverser les rues du village sans qu'on remarque trop que vous étiez plus que saoul, mais c'était sans compter votre discretion et vos "je suis Jésus, je suis Jésus"...
-C'est pas vrai! Même bourré je reste un sacré provocateur... Et il y a pire que cela?
- A vous de juger! Pour votre défense, je dirai que l'alcool vous rend affectueux et vous aimez tout le monde. Hélas embrasser un appuie-tête tout en disant à quel point votre futur belle-soeur est géniale n'est pas non plus le meilleur moyen d'exprimer son affection.
Pour le reste je crois qu'on vous a déjà mis au courant. Je vous souhaite une très bonne journée et bon courage pour les prochaines années, on risque de vous charrier encore longtemps avec tout cela!
- Oui, euh... en effet. Merci du renseignement."
Je raccrochais le téléphone, j'avais enfin mes réponses. Je me sentais confus, hilare, hagard tout à la fois. Moi qui étais un gars très très sage, voilà que je venais de briser mon image avec un certain panache. Assurément, tout cela aurait une place de choix dans ma légende personnelle; néanmoins, je prenais la décision de ne jamais plus boire à ce point...
Edouard
Tableau, Combat de Carnaval contre Carême de Bruegel l'ancien
3 commentaires:
Mouais...finalement c'est pas si mal que tu viennes pas...
Mais le méchant !!!
Mais qu'est-ce qui te fait dire que je serais venu...
Tu vois Maye-Linn, moi aussi je sais être "méchant".
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