A l'origine, il y avait un petit garçon de 4 ans qui commençait tout juste l'école. Nulle peur ne le tenaillait. Combien de fois avait-il accompagné ses frères et soeurs aînés jusque dans la cour de récréation, souhaitant que son tour vienne le plus rapidement possible? Combien de fois avait-il imaginé cette vie nouvelle qui le faisait franchir un cap? Il ne serait plus un poupon, ni un bébé, mais un écolier. Un petit grand en quelque sorte.Ce jour-là, il y avait un petit garçon de 4 ans dans une salle de classe et un grand soleil au dehors. Il ne comprenait pas toute l'agitation qu'il y avait autour de lui : des enfants pleuraient leur présence ici, d'autres d'être séparés de leur maman; mais il comprenait très bien celle qu'il y avait en lui : enfin, il entrait dans ces lieux qu'il avait tant espéré, rêvé, imaginé. Ici, il pourrait apprendre. Lire. Ecrire. Calculer. Tout cela lui semblait bon, il était heureux. Il n'avait pas eu l'idée - mais comment aurait-elle pu lui traverser l'esprit? - que l'école était aussi un lieu d'apprentissage de la vie. Il allait d'ailleurs en faire rapidement l'expérience.
Il y avait un petit garçon de 4 ans, certes, mais il y avait aussi une petite fille de 4 ans dans cette classe. Et, allez savoir pourquoi, elle lui plut très rapidement, surtout qu'il passait énormément de temps avec. Il ne comprenait pas vraiment ce qu'il lui arrivait, mais souvent, en présence de la petite fille, il se sentait tout drôle. "Alors ce serait ça l'amour?", se dit-il un jour. Il savait qu'il était aimé de sa famille, mais il sentait que ce n'était pas le même genre d'amour.
Le temps passait. Il aimait et cela lui suffisait, mais un jour, il se demanda si elle, elle l'aimait aussi. Comment le savoir? Il ne pouvait tout de même pas le lui demander ouvertement. Alors il essayait de le découvrir par des moyens détournés. Il arriva qu'il demandât à un groupe d'enfants dans lequel elle se trouvait s'ils étaient amoureux, mais à chaque fois elle répondait "moi, je n'aime personne". Il sentait qu'elle ne disait peut-être pas tout à fait la vérité. Elle n'ose peut-être pas dire ce qu'elle pense vraiment devant tout le monde. Alors comment faire pour savoir?
Il a 5 ans à présent et il n'est pas vraiment plus avancé qu'avant, mais à cet âge là l'amour n'est pas non plus une priorité. Pourtant, un jour, il vint à raconter son histoire à un de ses grands-frères. Un conseil fût lâché. Une plaisanterie plutôt. "Si tu l'aimes, tu n'as qu'à l'embrasser." Ah! ce serait aussi simple que cela? Dès qu'il la voit il s'approche d'elle. Il va lui faire un bisou, sur la joue - ce n'est qu'un enfant après tout. Elle n'a pas l'air emballée. C'est bon, sa bouche a atteint la joue de la petite fille. Mais là, les choses ne se passent pas comme il l'avait imaginé. Pas de sourire sur le visage de l'embrassée. Non, des larmes coulent le long de ses joues. Elle pleure. Le petit garçon est embarrassé, à défaut d'être embrassé. Il fait l'amère expérience qu'un amour n'est pas forcément partagé... Ce qui ne l'empêchera pas de continuer à aimer en secret cette petite fille pendant six ans.
Cette image de la petite fille en larmes le hantera longtemps. Elle le hante encore parfois, mais il trouve désormais cette scène plutôt touchante ou amusante.
Mais laissons-le là, il sommeille maintenant et pour quelques années encore. Période de latence, tout à fait normal selon les spécialistes. Hâtons-nous de le voir réellement amoureux pour la première fois. Ah, l'adolescence... L'acnée... le malaise en toute situations... les hormones... Comment s'en sortira-t-il? Patience, patience...
A suivre
Edouard
6 commentaires:
j'ai l'étrange sentiment ou sensation , que tu as toujours eu une certaine longueur d'avance ou un train de plus que tes amis ou camarades de ton age. N 'est ce pas ?
c'est peut etre l'intuition féminim qui veut ca mais au fond de toi tu t'es toujours senti different des autres et je ressens que tu cherches meme à le cultiver vis a vis d'autrui pour montrer que tu existes. car tout ceci est paradoxal en toi , d'un coté tu veux montrer que tu existes pr l'autre mais d'un autre coté tu ten fiche car tu te sens different d'eux et incompris peut etre
excuse moi peut etre suis partie un peu trop loing mais cette conclusion resulte de plusieurs topics de ta part
tchao
élise
@ Elise,
j'aurai tendance à dire que les choses sont un plus complexes que cela. Par exemple, il est vrai que pour certaines choses j'ai souvent l'impression d'avoir ou avoir eu un train d'avance, mais pour d'autres j'étais plutôt à la traîne. Disons qu'on me considérait souvent, probablement à tort, comme quelqu'un de puéril, mais en réalité j'essayais de préserver cette part d'enfance en moi car, chez moi, j'étais passablement responsabilisé.
Pour ce qui est de ton intuition féminine, effectivement je me sens différent des autres, mais ce n'est pas quelque chose que je recherche. Ce serait plutôt quelque chose que je vis bien malgré moi. Disons que pour une bonne part mon éducation et le lieu où j'ai vécu mon enfance et ma jeunesse ont participé à ma différence (je ne rentre pas dans les détails, ce n'est pas le lieu pour).
Je ne sais pas si j'ai réellement besoin de montrer que j'existe, mais d'un autre côté tenir un blog peut être interprété comme un besoin de se montrer. Pourtant, il me semble que, même quand je parle de choses plus personnelles, je ne le fais pas dans une volonté d'exhibition, cela n'aurait aucun sens. C'est plus une passerelle entre les autres et moi, donc tu as raison sur le fait que j'ai besoin d'être en lien avec les autres. Je suis un être social malgré tout.
En tout cas je ne crains pas d'être paradoxal... ;)
Sinon, dis-moi, qui es-tu? Pour un peu j'aurai l'impression de te connaître.
Edouard
personne ne connaitra jamais autrui. On peut seulement esquisser un trait de la personne, on peut comprendre la partie supérieur de l'iceberg et pour comprendre le tout il faut aimer et se dévoiler. La panacée à ce maux est l'amour.
Elise ( nord pas de calais faculté de psychologie à lille 2 , 21 ans )
on ne connait pas la personne à fond mais on peut esperer la deviner et la connaitre... ( parole de psy lol )
Mmh, rechercherais-tu un sujet d'étude par mon intermédiaire? lol
J'ai eu à peut-près ce genre d'expérience traumatisante vers l'age de 12 ans. Et là, c'est affreusement vexant et on se sent tout laid.
Toutes des garces!
D'un autre côté, à 12 ans je connais peu de personnes qui se sentent super belle.
Mais ne me dit pas que tu l'as juste embrassée sur la joue! Parce que quitte à se faire "casser" par une de ces charmantes lady, autant avoir pu en profiter un max avant...
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