On ne se souvient réellement que de ses premières amours. Tout le reste n'est ensuite que vagues répétitions sur le même mode, ou presque... Alors revenons à l'essentiel. L'enfance c'est déjà fait, première étape sans réelles conséquences : amours angéliques, détachées de tout aspect corporel. On aime et ça nous suffit.L'adolescence vient compliquer la donne : non seulement on devient un étranger pour les autres, mais aussi pour soi-même. Qu'est-il devenu l'enfant dans le miroir, celui qu'on avait l'habitude de rencontrer jours après jours? Envolé! disparu! A la place, c'est le visage d'un presque inconnu qui nous regarde, nous observe, nous scrute. Des boutons poussent sur une peau grasse sur laquelle un fin duvet pousse lui aussi là où, plus tard, il y aura de la barbe. Et ces boutons ne sont que le reflet externe de l'agitation intérieure : nous ne sommes plus que des concentrés d'hormones et tous nos désirs gonflent, enflent dans ces purulences qui parfois éclatent.
C'est ainsi revêtu d'un habit de malaise que l'on se dirige vers cette quotidienne prison que l'on appelle école. On a beau dire, et même si j'appréciais d'aller à l'école, à cet âge-là on ne se sent pas particulièrement concerné par ce que l'on peut apprendre en cours. On a déjà tellement à faire avec soi-même et avec les autres. Les autres! ah les autres! et surtout les autres encore plus autres : les filles. On a tous en mémoire le souvenir d'un pincement au creux de l'estomac à la vue d'une personne qu'on appréciait plus que plus; encore faut-il se l'avouer...
Je me rappelle la première fois que je l'ai vue, elle. J'étais au cycle d'orientation (collège pour vous autres Français). Je m'étais assis à côté d'elle lors du premier cours de math. Nous avions un peu discuté ensemble. Plutôt sympa. Plutôt mignonne. Rien de plus à dire, Cupidon n'avait pas encore fait tomber le ciel sur ma tête. J'aimais passer du temps avec elle pour rigoler, je faisais le pitre, elle riait; elle plaisantait, je riais. Une année s'écoula ainsi, dans l'insouciance la plus totale. La deuxième année commença, j'étais content de retrouver mes camarades de classe et bien évidemment de pouvoir à nouveau délirer avec elle. Ce que j'ignorais, c'est qu'un événement sans réelle importance allait changer la donne. Et il est dommage qu'il n'ait pas eu lieu un peu plus tôt dans l'année, car il arriva vers la mi-avril, début mai; autant dire à la fin de l'année.
Cela se passait durant la promenade d'école et, chose étrange, nous étions dans mon village. Nous nous trouvions juste en dessous de l'école dans laquelle j'avais passé toute ma scolarité primaire, juste devant la boulangerie dans laquelle nous allions acheter des bonbons sitôt les cours terminés. Je discutais avec elle, nous étions plutôt proche. Et voilà qu'un camarade de classe s'approche d'elle et lui dit : "Dites donc, vous êtes tout le temps ensemble... Pourquoi tu ne sortirais pas avec lui?" Silence gêné, elle me regarde, me jauge et répond simplement : "Oui, pourquoi pas", en haussant les épaules. Là, le camarade se tourne vers moi et me demande : "Et toi, tu veux sortir avec elle?" Je rougis un peu, et réponds : "Bien sûr que je veux". Puis je lui prends la main. Sensation d'euphorie intense...
Je me réveille en sueur, avec une drôle de sensation dans mon corps : un boucher serait-il passé durant la nuit et aurait-il planté un de ses crochet dans mon ventre? Quel rêve étrange! Est-ce que?... Serait-il possible que?... A la simple mention du nom de cette fille, le crochet se retrouve à nouveau dans mon ventre, mes boyaux se resserrent, mon souffle se coupe; un sourire béat s'affiche sur mon visage. Non, non, non, ce n'est pas possible. Je la croise à l'école et à nouveau l'étrange sensation se reproduit. Alors c'est donc ça, je suis amoureux...
A suivre
Edouard
C'est ainsi revêtu d'un habit de malaise que l'on se dirige vers cette quotidienne prison que l'on appelle école. On a beau dire, et même si j'appréciais d'aller à l'école, à cet âge-là on ne se sent pas particulièrement concerné par ce que l'on peut apprendre en cours. On a déjà tellement à faire avec soi-même et avec les autres. Les autres! ah les autres! et surtout les autres encore plus autres : les filles. On a tous en mémoire le souvenir d'un pincement au creux de l'estomac à la vue d'une personne qu'on appréciait plus que plus; encore faut-il se l'avouer...
Je me rappelle la première fois que je l'ai vue, elle. J'étais au cycle d'orientation (collège pour vous autres Français). Je m'étais assis à côté d'elle lors du premier cours de math. Nous avions un peu discuté ensemble. Plutôt sympa. Plutôt mignonne. Rien de plus à dire, Cupidon n'avait pas encore fait tomber le ciel sur ma tête. J'aimais passer du temps avec elle pour rigoler, je faisais le pitre, elle riait; elle plaisantait, je riais. Une année s'écoula ainsi, dans l'insouciance la plus totale. La deuxième année commença, j'étais content de retrouver mes camarades de classe et bien évidemment de pouvoir à nouveau délirer avec elle. Ce que j'ignorais, c'est qu'un événement sans réelle importance allait changer la donne. Et il est dommage qu'il n'ait pas eu lieu un peu plus tôt dans l'année, car il arriva vers la mi-avril, début mai; autant dire à la fin de l'année.
Cela se passait durant la promenade d'école et, chose étrange, nous étions dans mon village. Nous nous trouvions juste en dessous de l'école dans laquelle j'avais passé toute ma scolarité primaire, juste devant la boulangerie dans laquelle nous allions acheter des bonbons sitôt les cours terminés. Je discutais avec elle, nous étions plutôt proche. Et voilà qu'un camarade de classe s'approche d'elle et lui dit : "Dites donc, vous êtes tout le temps ensemble... Pourquoi tu ne sortirais pas avec lui?" Silence gêné, elle me regarde, me jauge et répond simplement : "Oui, pourquoi pas", en haussant les épaules. Là, le camarade se tourne vers moi et me demande : "Et toi, tu veux sortir avec elle?" Je rougis un peu, et réponds : "Bien sûr que je veux". Puis je lui prends la main. Sensation d'euphorie intense...
Je me réveille en sueur, avec une drôle de sensation dans mon corps : un boucher serait-il passé durant la nuit et aurait-il planté un de ses crochet dans mon ventre? Quel rêve étrange! Est-ce que?... Serait-il possible que?... A la simple mention du nom de cette fille, le crochet se retrouve à nouveau dans mon ventre, mes boyaux se resserrent, mon souffle se coupe; un sourire béat s'affiche sur mon visage. Non, non, non, ce n'est pas possible. Je la croise à l'école et à nouveau l'étrange sensation se reproduit. Alors c'est donc ça, je suis amoureux...
A suivre
Edouard
5 commentaires:
Ha.... si seulement j'avais accepté lorsque j'étais en 3eme (mais j'étais trop couillon pour le faire!!)
Au-moins une fille t'a proposé... Moi ça ne m'est arrivé qu'une fois, alors que j'avais 22ans...
Sinon c'est toujours moi qui ait pris les devant... (le message précédent prêtait à confusion).
c'est triste la vie , et injuste c'est toujours les mecs qui doivent aller voir les nanas et heuresement pour nous ;)
élise
Mon Dieu, c'te photo!!! L'adolescent dans toute son effrayante splendeur... Je m'étonne moi-même de l'avoir postée ici. Bon bon, soyons sans concession avec nous-même...
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