dimanche, mars 02, 2008

Des errances de ma pensée

Nous ne sommes que des enfants! Oui, des enfants. C'est ce que j'ai cru comprendre après avoir vu "J'aimerai attirer votre attention sur la brièveté de la vie", un spectacle de danse. Nous avons beau nous agiter pour tromper notre ennui ou nos peurs, rien à faire, nous peinons à masquer l'enfant au fond de nous.
Bien sûr nous avons grandi, appris, évolué, mais il est toujours là, caché derrière nos façades, nos manières, nos mensonges. C'est lui que nous entendons rire quand nous sommes heureux; c'est lui qui pleure quand nous sommes tristes. Nos émotions les plus fortes et les plus vraies surgissent de ce moi ancien en apparence et pourtant toujours présent.

Je pensais à tout cela après ce spectacle de danse qui utilisait des éléments du music hall ou du cabaret pour les détourner, en faire quelque chose de plus métaphysique : derrière le maquillage outrancier des larmes qui craquellent le fard; derrière les sourires l'angoisse face au vide; derrière les gestes et les mouvements la souffrance d'un travail implacable - inside my heart is breaking, my make-up may be flaking, but my smile still stays on. Le spectacle multiplie les numéros; les corps se libèrent sous les lumières et grâce à la musique; une vraie joie de vivre rejaillit par delà l'angoisse. Les lumières finalement s'éteignent. On recommence comme au début. Vraiment? Non, car les corps adultes, aux gestes maîtrisés, travaillés, font place à des silhouettes enfantines. Maladresse touchante. Sincérité éclatante. Hésitations. L'enfant apparaît comme une évidence : but ultime de l'existence. Peut-être bien. Le royaume des cieux leur appartient, parait-il...

Edouard

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