
L'année suit son cours régulier et monotone. L'automne étend ses bras généreux et l'homme recueille les fruits de son dur labeur. Dans les vignes que le soleil a rougies se récolte le raisin en vue d'en faire, ô consolation, du bon vin. Bientôt l'hiver chassera les derniers beaux jours et étendra sur le monde son souffle glacé.
Dans un petit appartement soupire un homme que la vie ne touche jamais. Collé aux carreaux de ses fenêtres il observe, se disant que... peut-être...
Il rêve de rencontrer des lèvres plus douces que les siennes. Il rêve, mais c'est inutile, de rencontrer cette autre que lui qui le ramènerait sur les bords tumultueux de la vie. Il rêve - mais qu'est-ce que le rêve si ce n'est une illusion qui vous blesse - que ces quelques mètres carrés seraient parfois un peu plus habités.
Las! Las! La réalité est cruelle, morne et laide. Il préfère se réfugier dans le silence d'un cahier. Les jours avancent et se ressemblent, le conduisant inexorablement vers son anéantissement. Qu'aura-t-il fait? Qu'aura-t-il dit? Il ne le sait, mais qui sait où la vie nous mène?
A tout cela il préfère l'oubli et l'ivresse que procure la danse. Il pirouette, il s'envole, il retombe, se relève... Il rejoue dans l'art la cruelle condition humaine; il la transcende, la rend moins cruelle. Sa danse est pareille au chant du cygne : sublime, éphémère et mortelle.
On ne fait que danser au bord du gouffre; nos tombes sont creusées et n'attendent plus que nous. La danse rend cette réalité plus légère. Allons au bal avant de rejoindre les anges! Enfilons les ailes de l'Art avant de mourir pour de bon. Sublimons, sublimons, sublimons.
Comme le raisin se cueille et, après de nombreuses opérations, se boit devenu vin; cueillons la vie à pleine mains et transformons-la pour qu'elle devienne Art. Ce monde a besoin de Beauté pour survivre.
Edouard
Tableau de Poussin
Dans un petit appartement soupire un homme que la vie ne touche jamais. Collé aux carreaux de ses fenêtres il observe, se disant que... peut-être...
Il rêve de rencontrer des lèvres plus douces que les siennes. Il rêve, mais c'est inutile, de rencontrer cette autre que lui qui le ramènerait sur les bords tumultueux de la vie. Il rêve - mais qu'est-ce que le rêve si ce n'est une illusion qui vous blesse - que ces quelques mètres carrés seraient parfois un peu plus habités.
Las! Las! La réalité est cruelle, morne et laide. Il préfère se réfugier dans le silence d'un cahier. Les jours avancent et se ressemblent, le conduisant inexorablement vers son anéantissement. Qu'aura-t-il fait? Qu'aura-t-il dit? Il ne le sait, mais qui sait où la vie nous mène?
A tout cela il préfère l'oubli et l'ivresse que procure la danse. Il pirouette, il s'envole, il retombe, se relève... Il rejoue dans l'art la cruelle condition humaine; il la transcende, la rend moins cruelle. Sa danse est pareille au chant du cygne : sublime, éphémère et mortelle.
On ne fait que danser au bord du gouffre; nos tombes sont creusées et n'attendent plus que nous. La danse rend cette réalité plus légère. Allons au bal avant de rejoindre les anges! Enfilons les ailes de l'Art avant de mourir pour de bon. Sublimons, sublimons, sublimons.
Comme le raisin se cueille et, après de nombreuses opérations, se boit devenu vin; cueillons la vie à pleine mains et transformons-la pour qu'elle devienne Art. Ce monde a besoin de Beauté pour survivre.
Edouard
Tableau de Poussin
1 commentaire:
Ma foi ce texte est plutôt sympatique...
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